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Espace de travail ECI RVB v2
intérêt du profil ECI RVB :
Les profils I.C.C. de type « profil écran réel » sont bien entendu à exclure en tant qu’espace de travail pour les Arts Gra-phiques, qu’il s’agisse par exemple des profils de type Apple RVB,CIE RVB,Color-Match RVB, sRVB ou encore « binuscan RGB (2002) » (qui n’est autre qu’un pro-fil sRVB maquillé et renommé!).
Ces profils ne permettent pas en effet de coder correctement dans un fichier RVB toutes les couleurs qu’on peut avoir besoin de reproduire en Arts Graphiques, faute d’offrir une gamme chromatique suffisamment large.
Les profils les plus appropriés proposés de manière standard par Photoshop sont les profils Adobe WideGamut et Adobe RGB (1998), mais ils ne sont pas pleinement optimisés pour les Arts Graphiques.
En effet, le profil Adobe RGB (1998) est le profil d’un moniteur RVB virtuel arbitraire offrant une bonne gamme chromatique, qui présente tout simplement l’inconvénient d’avoir un point blanc D65, quand la lumière normalisée pour les industries graphiques est le D50. Ceci ne l’empêche nullement de bien remplir sont rôle, mais l’utilisation de ce profil pour la reproduction absolue de couleurs entraîne inévitablement une dominante bleue sur les images, puisque le blanc d’un moniteur D65 est bleu en lumière normalisée. Toute erreur d’utilisation a dès lors des conséquences catastrophiques.
Quant au profil Adobe WideGamut, il présente bien un point blanc D50,mais offre un espace chromatique inutilement grand pour les Arts Graphiques, conduisant à une réduction de la précision du codage des images.
C’est pourquoi l’E.C.I.(European Color Ini-tiative), qui offre beaucoup d’informations techniques intéressantes sur son site web www.eci.org, propose d’utiliser le profil standard et gratuit ECI RVB disponible sur son site, qui présente à la fois une gamme chromatique adaptée aux Arts Graphiques et un point blanc à la valeur D50.
Téléchargement profil ICC eciRGB_v2: www.eci.org/doku.php?id=en:downloads
Espace couleur d’échange CMJN : Fogra 59 eciCMYK v2
L’espace couleur Fogra 59 (ex Fogra 53) est un espace couleur CMJN dédié aux échanges de données couleurs. Contrairement aux autres espaces couleur comme Fogra 39 ou 51, celui-ci ne décrit pas le comportement ou les capacités d’un procédé d’impression.
Fogra 59 (ex Fogra 53) est le fruit d’un projet de recherche mené par la Fogra destiné à créer un espace colorimétrique neutre non spécifique à un procédé d’impression ou un media.
Les caractéristiques de cet espace sont les suivantes :
– Un gamut très large couvrant les espaces d’impression CMJN standards.
– L’espace est reproductible par les systèmes d’épreuvage professionnels et permet une communication maitrisée des couleurs.
– L’espace à les caractéristiques typiques d’un espace CMJN.
Fogra 59 (ex Fogra 53) est un espace couleur d’échange. Il n’est pas spécifique à un procédé d’impression, mais a été conçu pour être utilisé à toute les étapes de la création jusqu’a la validation par le client. À partir de là il sera alors aisé d’adapter le fichier aux conditions d’impressions utilisées.
Dans les faits, cela ressemble à la pratique jusqu’ici employée avec Fogra 39 – qui est utilisé comme espace de référence, même si l’impression sera réalisée sur un tout autre procédé que l’Offset feuille – sans imposer les limites de ce dernier lors de l’étape de création.
Fogra 59 (ex Fogra 53) en étant indépendant du procédé et du média, est parfait pour la préparation du fichier, que le procédé d’impression soit traditionnel ou numérique.
Le fichier de caractérisation Fogra 59 (ex Fogra 53) est accompagné du profil ICC eciCMYK v2 correspondant qui est disponible sur le site de l’ECI.
plus d'infos : eci Fogra 59
Ce profil ICC autorise un encrage maximum à 360 % et un noir limité à 90 %. Attention : ce profil n’est pas destiné à la séparation de fichiers pour l’impression, mais uniquement à la préparation et l’échange des fichiers. Avant l’impression, en fonction du procédé d’impression et du média, il conviendra de re-séparer les données dans le profil DTF correspondant.
Téléchargement FOGRA 59 profil ICC eciCMYK : www.eci.org/doku.php?id=en:downloads
Mode de rendus colorimétrique
Problématique
L’impression consiste toujours à transformer les couleurs d’un document d’un espace colorimétrique à un autre. Que votre image soit en RVB ou en CMJN, il vous faudra convertir l’ensemble des couleurs qui la compose vers l’ensemble des couleurs contenu dans votre profil d’impression.
L’ensemble des couleurs reproductibles par un système d’impression (combinaison de l’imprimante et du papier) s’appelle GAMUT et est défini dans le profil de sortie. Il faut voir cela comme une carte comportant des coordonnées pour chacune des couleurs qu’il contient. Le visuel que vous souhaitez imprimer est lui aussi inscrit dans un gamut, souvent standardisé (sRVB, Adobe RVB, CoatedFOGRA39…), qui est son profil colorimétrique. On l’appelle le profil d’entrée.
La difficulté va consister à superposer les 2 cartes et à définir les positions de toutes les coordonnées contenues dans le visuel par rapport à celle définies dans le profil de sortie, de manière à reproduire au plus juste les couleurs du document. Cette difficulté est considérablement accrue lorsque le profil d’entrée comporte des points à l’extérieur du profil de sortie. Il faudra bien imprimer quelque chose, et la question est de savoir comment reproduire ces points dits « hors gamut ».
C’est le mode de rendu qui va définir la manière dont les points hors gamut sont ramenés dans le gamut. Il existe 4 sortes de modes de rendu. 2 d’entre eux vont compresser la gamme chromatique de la source et les 2 autres vont décaler les couleurs sans compression.
Mode de rendu perceptuel (ou perceptif)
Ce mode de rendu va resserrer l’ensemble des points de manière à les faire entrer dans l’espace de sortie mais aussi en respectant l’écart initial entre eux, permettant ainsi de garder les nuances et produire un rendu qui trompera la perception de l’œil, d’où son nom.
Dans les faits, la réduction du gamut de l’image source pourra être importante et l’impression ne pas être capable de rendre la saturation de l’image.
Ce mode de rendu est à privilégier si vous devez convertir vers un espace beaucoup plus petit que l’espace source (RVB vers CMJN, par exemple).
Mode de rendu saturation
Ce mode là procède aussi d’une contraction de gamut mais ne tient pas compte de l’exactitude colorimétrique. Il cherchera à reproduire les couleurs les plus vives qui soient en exploitant au maximum les capacités de l’imprimante. Ce mode est à privilégier dans la production de graphique dont on veut conserver l’aspect saturé et flashy, sans tenir compte de la justesse des couleurs.
Mode de rendu colorimétrique absolu (ou mode absolu)
Dans ce mode, les couleurs contenues dans le gamut de sortie gardent leurs coordonnées, mais impasse est faite sur les couleurs hors gamut qui sont ramenées à la périphérie du gamut de destination. Il est très précis, mais si l’image comporte beaucoup de couleurs hors gamut, le risque est important de voir apparaître des cassures dans les dégradés. Ce mode est à privilégier quand il y a peu d’écart entre le profil de sortie et le profil d’entrée (CMJN vers CMJN par exemple).
La colorimétrie absolue est similaire à la colorimétrie relative, mais utilise une autre méthode de traitement du point blanc.
La colorimétrie absolue est conseillée pour les applications « épreuves », qui exihent une bonne correspondance de couleurs, mais aussi l'émulation du blanc du papier. En conséquence, les zones blanches peuvent jaunir, car l'imprimante essaie d'émuler le point blanc du profil d'entrée.
Ce paramètre procure la plus grande précision de rendu des couleurs RVB en couleurs CMJN, y compris le rendu du blanc de la source.
Il est approprié à la simulation d’épreuves.
Mode de rendu colorimétrique relatif (ou mode relatif, parfois dit « mode colorimétrique »)
Si les modes précédents compte sur l’adaptabilité de l’œil pour fixer le blanc lorsqu’il y a une différence entre le blanc de l’espace de sortie et le blanc de l’espace d’entrée, le mode relatif, qui est une évolution du mode absolu, tient compte des variations de blanc entre la source et la destination. Il permet donc de conserver le blanc de la source, de le reproduire et de reproduire l’influence de ce blanc sur l’ensemble des couleurs du document.
La colorimétrie relative maintient une relation quasi exacte entre les couleurs dans la gamme, même si cela exclut les couleurs hors gamme.
La méthode de rendu colorimétrique relatif remplace les couleurs pour aligner sur l'ancien point blanc (l'emplacement du blanc le plus pur et clair d'un espace de couleurs) sur le nouveau point blanc et maintenir les positions relatives des couleurs. L'intention de rendu colorimétrique relatif est conseillée pour les logos, les couleurs ponctuelles, mais la perte de contraste peut être un problème avec les photos et les images.
Ce mode est le plus adapté à la simulation d’épreuves.
Compensation du Point Noir
Le mode relatif jouit d’une option intitulée « compensation du point noir, » ou BPC pour « Black Point Compensation ». Cette option consiste en quelques sortes à introduire une dose de mode perceptuel dans la convertion des ombres et des noirs d’une images afin d’éviter un applatissement total de toutes les variantes d’ombre d’un visuel.
Il apparaît clairement que l’utilisation de l’option Compensation du Point Noir est absolument nécessaire lors de l’utilisation d’un mode de rendu colorimétrique relatif sauf à vouloir boucher les noirs.
Il est à noter que cette option n’est pas disponible dans le cas d’un mode de rendu absolu, qu’elle n’a pas de sens sitôt que l’on utilise un mode de rendu perceptuel ou saturation.
Quel mode choisir ?
Si vous imprimez en CMJN des visuels RVB le mode perceptuel est le plus adapté, car vous pourrez reproduire l’ensemble des nuances hors-gamut qui sont nombreuses par définition.
Si vous devez produire ou reproduire des épreuves, alors les modes absolus ou relatifs seront les plus à propos. Il prennent en compte les couleurs hors-gamut et dans le second cas, mettent en relation les points blancs d’entrée et de sortie, évitant les mauvaises surprises dues au papier utilisé pour imprimer.
Le mode colorimétrique relatif avec compensation du point noir est celui qui vous donnera les meilleurs résultats si vous devez produire des visuels produits en CMJN sur un système d’impression lui aussi en CMJN. La reproduction des couleurs sera fidèle, permettant le plus large gamut possible et, grâce à sa gestion spécifique des basses lumières, vous permettra de reproduire un large spectre de noirs. A noter toutefois que pour les impressions DTF il est aussi nécessaire de réaliser des tests en Absolue, le point blanc étant a D50, les résultats peuvent être probant selon la calibration initiale de votre RIP.
Informations complémentaires
Pour compléter cet article, nous ne pouvons que vous conseiller de lire ce Récapitulatif sur les normes couleurs : ECI/FOGRA/ISO.
Profondeur 16 bits
Chaque pixel d’un fichier image est enregistré en 8 bits/couche de couleur, 16 ou 32 bits/par couche de couleur. On parle de profondeur de couleur.
Pour le 8 bits/couche (comme dans les JPG par exemple), chaque couleur R, V ou B est enregistrée sur 8 bits, valeur de la couleur allant de 0 à 255 soit 256 nuances pour le rouge, 256 nuances pour le vert, 256 nuances pour le bleu. Au total cela donne 256x256x256 couleurs soit 16 millions de couleurs.
En 16 bits il y a 65536 nuances pour chaque couleur R, V ou B. Cela donne 281 474 milliard de couleurs différentes.
Dans l’onglet en haut, à droite du nom du fichier et après le mode de couleur (RVB, CMJN,Lab) figure le nombre de bit par couche
A première vue, il semblerait suffisant de coder en 8 bits par couche (voici la liste d’arguments) :
cela correspondrait à la vision humaine.
les écrans ne font pas des merveilles. La plupart affiche en 8 bits/couche.
on utilise souvent en fin de traitement, pour imprimer ou mettre sur le web, des fichiers Jpg qui ne peuvent contenir que 8 bits/couche de toute façon.
Les fichiers 8 bits par couche sont plus petits.
Des traitements sur 8 bits cela va plus vite que sur 16 bits.
Sur mon écran, je ne vois pas de différence entre une image 8 bits ou 16 bits/couche.
En fait, il y a de nombreux arguments pour utiliser le 16 bits/couche :
La vision humaine distingue 10 bits par couche environ.
Les fichiers Raw des appareils photos ont 12 à 14 bits/couche significatifs. Donc 8bits/c c’est juste. Les Tiff et Psd peuvent l’être aussi. Pourquoi, pour le traitement perdre cette profondeur en passant en 8 bits/couche.
On se soucie peu maintenant de la taille des fichiers, on a moins de problème de place avec nos matériels, actuellement.
Dans Lightroom, de toutes les façons on travaille en 16 bits, pourquoi ne pas conserver cette profondeur?
Le nombre de nuances différentes qu’on peut coder est très important en 16 bits/couche alors qu’n 8 bits/couche il n’y a que 256 nuances par couleurs ou niveau de gris.
En 8 bits les dégradés seront saccadés avec un effet de bande dans certaines conditions: chaque couleur a 256 niveaux de nuance, pas plus et on passera par exemple d’un rouge avec composante R à 52 à un rouge 53 sans valeur possible à 52.2 ou 52,4. Alors qu’en 16 bits il y a 65536 nuances par couche, les dégradés sont plus réguliers, progressifs (même si pour le moment les écrans affichant en 8 bits ne le montrent pas). Cet effet de bande est plus problématique en cas de traitements multiples sur une photo contenant des dégradés.
Photoshop fait ses calculs en interne en 16 bits en virgule flottante (en fait en 15 bits) ; LR en 16 bits.
L’argument le plus important est que les calculs sur des valeurs entières en 8 bits créent de grosses erreurs d’arrondis qui peuvent entrainer des artéfacts. Sur une image 8 bits, Ps fait des calculs en 16 bits virgule flottante et met le résultat dans un entier 8 bits ! Imaginer les dégâts. Si on travaille en 16 bits il y a donc moins d’erreurs d’arrondi et plus de précision dans les calculs. On privilégie donc la qualité des calculs.
Le fait de faire les calculs corrects en 16 bits puis de passer en fin de traitement en 8 bits est une bien meilleure solution que de convertir en début de flux l’image en 8 bits et effectuer les traitements en 8 bits.
L’usage des images 16 bits/couche pourrait quand même avoir quelques inconvénients :
Dans PS malheureusement certains filtres ne fonctionnent qu’en 8 bits/couche.
En 16 bits les traitements sont plus long. Mais la plupart des traitements sont tellement rapides qu’ils sont pratiquement instantanés en 8 ou 16 bits. Il est vrai qu’un traitement très très long en 8 bits sera encore plus long en 16 bits (dans mes tests, un « rempli avec le contenu pris en compte » très complexe met 7 s en 8 bits mais 15 s en 16 bits).
L’image et les calques prennent plus de place en mémoire vive en 16 bits , c’est vrai. Mais maintenant avec la quantité de Ram préconisée, 8 Go à 16 G par exemple, les problèmes de ralentissement des traitements par insuffisance de Ram sont rares même avec des images 16 bits.
Tout cela explique que, théoriquement, le travail en 16 bits est meilleur, mais cette amélioration est-elle perceptible et utile ?.
Une image en 8 bits dans Photoshop Element par exemple (qui ne travaille qu’en 8bits) après des traitements pas trop extrêmes peut tout de même rester très correcte. Cela explique que certains travaillent en 8 bits/couche considérant qu’avec des dégradés naturels et des traitements non extrêmes, la qualité de la photo reste excellente. Les différences avec un traitement 16 bits étant imperceptibles.
Les écrans affichant plutôt des nuances sur 8 bits, il est probable qu’une image 16 bits/couche qu’on voit sur un écran 8 bits est dégradé par rapport à l’image réelle. Même si l’image 16 bits est meilleure dans l’absolu, elle aura un rendu équivalent à l’image en 8 bits en terme de nombre de nuance compte tenu des qualités de l’écran. Cela fausse donc notre analyse en terme de qualité d’image sur écran. Un dégradé 16 bits, même s’il est de meilleure qualité dans l’image sera affiché comme un dégradé 8 bits. Donc le fait de voir à l’écran, en terme de nuance, une image 8 ou 16 bits/couche comme identique ne peut pas être un argument en faveur du 8 bits ; nos futurs écrans afficheront peut être 16 bits/couches un jour et là on verra la différence.